PAROISSE 1 Luxeuil les Bains — Doyenné 13 / Luxeuil

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PAROISSE 1 Luxeuil les Bains

Basilique  ST PIERRE ET ST PAUL DE de Luxeuil les Bains

Le grand orgue de Luxeuil – 360 ans d’histoire 

Extraits d’une brochure : « Luxeuil les Bains – Le grand orgue – 360 ans d’histoire » Claude Aubry

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    D’abord un grand corps de 3 tourelles en 1617. Dans son « Histoire de l'illustre Abbaye de Luxeuil » composée en 1725, Dom Constance Guillo nous apprend que l’abbé Antoine de la Baume (1601-1622) « aimait fort la musique, parce qu’elle soutenait sa dévotion. Pour cela, il donna un grand corps d'orgues en plusieurs jeux, que les connaisseurs disent n'avoir pas son pareil ». Ce grand corps comportait trois tourelles (la partie centrale de l'ensemble actuel). Les tuyaux étaient protégés par des volets que l'on fermait quand l'orgue ne jouait pas, comme pendant le Carême et l’Avent. Cet instrument est placé sur une tribune de bois, au-dessus du portail d'entrée de l’église.

        En 1633, les religieux de Luxeuil embrassent la réforme de Saint-Vanne. Pour matérialiser une clôture, les moines suppriment la porte unique d'accès à l'église qui se trouvait sous l'orgue, et ouvrent les deux portes actuelles en 1668 : l'une pour les fidèles côté place publique, l'autre pour les religieux côté cloître.  Pour masquer l'ancienne entrée, on construit alors une gigantesque corbeille, portée par le géant Atlas - 4 atlantes supportent la tribune. Il faut attribuer cette hardiesse à Charles-Emmanuel de Bauffremont.

      Mais, sur cet immense piédestal, l'orgue de 1617 paraît bien désuet. En 1695, Philippe Picard et ses fils Antoine et Joseph, agrandissent le grand buffet de deux ailes. On ajouta d'abord, de chaque côté du meuble, une plate-face et une grande tourelle. Puis pour donner plus d'ampleur au grand corps on édifia un seconde plate-face. Pour mettre le positif en proportion avec le grand buffet on reconstruisit les tourelles latérales en leur donnant plus d'élévation.

        L’intermède de la Révolution de 1789 : Les ordres religieux sont supprimés par la loi du 12 juillet 1790, mais les moines de Luxeuil vécurent encore la vie commune pendant deux ans. Le 29 septembre 1792, ils étaient 21 bénédictins prêtres et 3 frères convers à prêter le serment civique. Mais le 1er janvier 1793 le registre communal accuse qu'à ce jour le monastère ne renferme plus aucun de ses hôtes.

      Après avoir servi de théâtre aux Fêtes décadaires, l’église est transformée en magasin à fourrage. La soufflerie de l'orgue est abîmée par le foin. Les 3/4 des tuyaux gisent sur la tribune, le mécanisme brisé.

      Après le Concordat, le Conseil paroissial décide de restaurer l’orgue et fait appel à Jean-Baptiste Gavot, facteur d'orgues à Bourbonne-les-Bains. Le devis, transcrit dans les registres paroissiaux, permet de savoir que le positif était encore très ancien, avec seulement quatre octaves et le minimum indispensable de 7 jeux pour interpréter la musique d'orgue classique. Cinq de ces jeux sont nommément désignés : Cromorne, Fourniture, Nasard, Doublette, Tierce. II est facile de déduire que les 2 autres étaient un Bourdon 8' et la Montre 4'. A ces 7 jeux, Gavot ajoute un Basson-Hautbois en même temps qu'il refait le sommier pour monter le clavier au FA comme celui du grand-orgue.

      En 1829, le Conseil Municipal fait revenir le même facteur d'orgues pour ajouter un troisième clavier d'écho de deux jeux : Cornet de 5 rangs et Trompette. Après une révision par le fils Gavot en 1835, d'importants travaux sont confiés ä Joseph Callinet de Rouffach (Alsace) qui trouve là plus de travail qu'il ne pensait : son devis du 20 octobre 1840 est complété par deux additifs, les 6 janvier et 3 juin 1841. Le détail de cette restauration coûta 4000 francs La réception a lieu le 23 juillet, en présence des membres de la Fabrique et d'un nombreux auditoire. En 1842, le buffet d'orgues est classé « monument historique » en tant qu'immeuble par destination, avec l'ensemble des bâtiments de l’église.

      Divers ajouts vont compléter l’ensemble à la fin du 19ème siècle. Au cours des travaux, le buffet de l'orgue sera démonté pour construire la muraille qui supporte maintenant la tribune et sur laquelle est claveté la corbeille primitivement fixée directement au mur pignon. On plaça sur les grandes tourelles deux lions et, au centre, un Christ en gloire provenant de l'ancien maître-autel de 1725.

     D'après Mgr de Beauséjour, curé de 1876 à 1887, on aurait aussi supprimé une logette de bois à l'extrémité nord de la tribune. C'était là que l'Abbé, venant directement du palais abbatial, assistait aux offices. A partir du 15ème siècle, les abbés commendataires, ne descendaient au chœur, que pour les grandes fêtes et se contentaient de leur tribune particulière.

      Au concours du 22 juillet 1869, parmi 3 concurrents en présence, Célestin Karm, organiste de Masevaux, obtint le poste de Luxeuil (aux gages de 1000 francs par an). En 1903, un « travail de nettoyage, de recollage et d'accordage général » est effectué par des ouvriers de la Maison Didier de Nancy.

     De 2018 à 2020, la Ville avec le soutien de l’Etat confie au facteur Michel Formentelli en collaboration avec Jean Deloye, le relevage complet de l’instrument (dépose et dépoussiérage de la tuyauterie, révision des sommiers et de la mécanique). Le programme des travaux comprend l’installation de quatre soufflets cunéiformes permettant une meilleure distribution du vent. La mécanique bénéficie également d’améliorations importantes.

Quelques informations supplémentaires sur l'instrument

Mosaïques dans les chapelles de la basilique de Luxeuil

Trois chapelles sont concernées :

  • La chapelle de la Vierge (aile nord)
  • La chapelle St Joseph (aile sud)
  • La chapelle St Colomban (aile sud)

                                                                          

    En juillet 1856, on attendait fébrilement la visite de Napoléon III à Luxeuil. Les habitants décoraient fenêtres et trottoirs, enguirlandaient dans les rues et construisaient un arc de triomphe. Mais l'Empereur, accompagné du général Espinasse, et du capitaine d'ordonnance Latour d'Auvergne, arriva plus tôt que prévu, le 7 juillet à cinq heures de l'après-midi et l'arc de triomphe n'était pas terminé.  

      Après avoir inauguré la nouveau Bain Impérial de l'établissement thermal, Sa Majesté voulut voir l'église. Ayant regardé attentivement les parties de l'édifice nécessitant de grandes réparations, l'Empereur dit au curé Vuillemenot « je ferai tout ce que je pourrai, mais écrivez-moi, car j’oublierais ». Le curé prit sa plus belle plume et, en 1859, la somme de 203.200 francs était engagée pour la restauration de l'église de Luxeuil, avec un devis complémentaire de 16.666,70 francs, du 9 octobre 1960.

      Suite à la visite de Napoléon III, la basilique va donc bénéficier d'une vaste campagne de restauration, menée par Viollet-le-Duc à partir de 1862 ; le chœur est presqu'intégralement reconstruit.  Quelques années plus tard, l'abbé Henri Sallot de Brobèque, alors curé de l'église, décide de doter de mosaïques les 4 chapelles attenantes au chœur. Mais, par manque d’argent, il ne décorera pas la chapelle du Sacré-Cœur située dans l’aile nord du transept.

       Ces trois chapelles sont entièrement revêtues de mosaïques. Ces ornements ne semblent pas avoir été réalisés en même temps. Le décor de la chapelle de la Vierge et de la chapelle St Joseph daterait des années 1890, lors de la phase de travaux exécutés par l'abbé Sallot de Brobèque. En effet, elles présentent un revêtement en émaux de Briare de style troubadour différent de celle de la chapelle Saint-Colomban.

        La chapelle de la Vierge présente une mosaïque figurant une galerie d'ogives surmontée de deux anges, qui s'insère mal dans l'architecture préexistante. Chaque face latérale est ornée d'une cathèdre et d'une fontaine flanquée de phylactère présentant une locution latine, qu'on retrouve également dans les croisillons de la voûte. Les dessins rappellent la Congrégation de Saint-Vanne et Saint-Hydulphe, qui réforma l'abbaye de Luxeuil de 1635 à 1790.

        La chapelle Saint-Joseph est ornée d'un même fond ornemental, identique sur ses trois côtés, présentant une architecture d'arcs trilobés tendue de tentures légères ; dans les hauteurs, les tympans présentent des gerbes de lys blancs cerclés de feuillages. Ces motifs, tout comme la frise de rinceaux sur fond bleu, dénotent une influence « Art Nouveau » et rappellent le traitement de la plante d'Eugène Grasset, diffusé par l'édition du recueil de planches contemporain.

        La chapelle Saint-Colomban abrite la châsse reliquaire du moine venu d'Irlande pour fonder un monastère sur l'antique Luxovium, en 590. En fond, un revêtement en émaux de Briare simule un chemisage de briquettes dans différents camaïeux de bleu, ornées de fleurettes dorées. Une inscription latine sur fond rouge PASCE AGNOS PASCE OVES (traduction : Paissez mes agneaux, paissez mes brebis », ainsi qu'un bandeau fleurdelisé rythment l'ensemble. En outre, il s'agit de la seule chapelle à présenter des mosaïques de pavement réalisées en marbre.

       Quels artisans y ont travaillé ? Bichi et… ? Cette phase de restauration avec l'ajout des décors mussifs est mal documentée, et il est ainsi difficile de dater et d'attribuer ces mosaïques avec certitude. Il semble cependant que Bichi en soit l'auteur, et qu'il ait fait appel au service d'un peintre cartonnier. Charles Gilbert écrit ainsi en 1895 : « M. Bichi, le mosaïste de la cathédrale de Luxeuil, d'après les cartons du célèbre Grosset, le chef-d’œuvre de la mosaïque moderne ». De même, Édouard Bérard, l'architecte chargé de la restauration de la Chapelle du Grand Séminaire de Besançon, évoque à la même époque, en parlant de Bichi « un travail de décoration qu'il exécute en ce moment pour l'église de Luxeuil », ainsi qu'un déplacement professionnel du mosaïste dans la ville.

                                            (Source : Céline Haigron - extrait d’un mémoire rédigé 2014)

Verrières du choeur de la basilique

44 saints sont illustrés sur ces verrières - Cliquer sur l'image pour l'agrandir ou pour la télécharger et l'imprimer.

 

 

Méditations spirituelles en visitant la basilique de luxeuil

Méditation devant la statue de Colomban brandissant son bâton de pèlerin
 (Extrait de l’instruction de Colomban N° 8)

« Il faut nous hâter vers la patrie céleste, terme de la vie présente. En chantant sur la route, disons à Dieu :  Entraine-nous à ta suite à l’odeur de tes parfums (Cantique des Cantiques 1,4). Et, tels des pèlerins, soupirons vers la patrie du ciel et désirons-la sans cesse... La fin de notre pèlerinage c’est l’entrée dans la patrie céleste. Quand on a une telle patrie, on doit l’aimer. Gardons solidement ancrée en nous la certitude que notre vie n’est qu’un voyage. Nous ne sommes que des voyageurs, des pèlerins, les hôtes passagers de ce monde.
Ainsi, fuyant toute paresse et toute tiédeur, appliquons-nous à plaire à l’Omniprésent, afin de passer heureusement, la conscience en paix, dans la béatitude éternelle de notre Père, du présent à l’absent, de la tristesse à la joie, du caduc à l’éternel, du terrestre au céleste, du pays de la mort à celui des vivants, là où nous verrons face à face le ciel et le roi des rois à la tête de son Royaume, notre Seigneur Jésus-Christ à jamais dans la gloire ! Amen »

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Méditation sur le mystère de la Sainte trinité et le signe de croix.

      Sur la 1ère clé de voûte dominant l’entrée, un triskel (3 poissons avec une seule tête) symbolise la foi en un Dieu unique, en qui 3 personnes ne font qu’un : le Père, le Fils et l’Esprit-Saint. Au bas des escaliers, adossé au pilier, un ange présente un bénitier.

       En traçant le signe de croix, avec l’eau du bénitier, les chrétiens font mémoire de leur baptême. Les gestes du signe de croix nous suggèrent que nous sommes enveloppés de l’amour de Dieu baignant notre tête et notre cœur, couvrant nos épaules pour nous protéger et nous réchauffer. Le signe de croix, évoque l’amour trinitaire qui circule dans le cœur même de Dieu entre Jésus, son Père et l’Esprit Saint. Cet amour trinitaire peut circuler dans nos têtes et nos cœurs, fortifier nos épaules et nos bras, libérer en nous la liberté d’aimer en paroles et en actes.

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Méditation devant le médaillon central du buffet d’orgue où Jésus remet une clef à l’apôtre Pierre. (Evangile de Matthieu 16, 15-19)

       Jésus posait la question à ses premiers disciples : « Et vous, qui dites-vous que je suis ? » - « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » répond l’apôtre Pierre. Alors, Jésus lui déclara : « Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise… je te donnerai les clefs du Royaume des cieux, tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux…».

       Ce dialogue se poursuit aujourd’hui. A tout chrétien qui professe que Jésus est le Fils de Dieu et le Sauveur du monde, à nous, à toi… Jésus répète : « Tu es une pierre vivante de la construction de mon Eglise ! » Que chaque enfant porte sa pierre au chantier de la maison du Père. Une cathédrale s’élève vers le ciel…

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Méditation devant Notre Dame de Pitié à l’angle de l’allée latérale et de l’aile nord du Transept

      Marie contemple le christ gisant sur une table de pierre. Elle se fait proche de tous ceux si souffrent ou sont dans le deuil.  Prions-la pour nous-mêmes et pour nos proches qui traversent des épreuves :

Sur notre route Vierge Marie, le vent du doute souffle dans nos vies,
Sur notre route Vierge Marie, viens guider nos pas vers le Fils de Dieu.
Vois notre peine, toi qui nous aimes au pied de la croix,
viens guider nos pas vers la joie de Dieu.
Toi, notre mère, entends la guerre, le cri des combats?
viens guider nos pas vers la paix de Dieu.
Dans le silence, notre espérance nous conduit vers toi,
viens guider nos pas vers l’amour de Dieu.

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Méditation sur les verrières du chœur illustrant 44 saints de Luxeuil
 (A leur suite, nous sommes, nous aussi, un peuple en marche vers la sainteté)

        Au sommet des verrières, réapparait la scène où Jésus confie les clefs de son Eglise à Pierre. Cette scène renvoie aussi au chapitre 21 de l’Evangile de Jean. Jésus ressuscité se manifesta aux disciples sur les bords du lac de Tibériade. Simon Pierre, Thomas, Nathanaël, les fils de Zébédée et deux autres disciples se trouvaient ensemble. Pierre leur dit : « Je vais à la pêche. ». Mais ils ne prirent rien cette nuit-là.

       Au matin, un inconnu les interpelle depuis la plage : « Jetez le filet du côté droit de la barque et vous trouverez ». Après une nouvelle pêche miraculeuse, l’inconnu leur dit : « Venez déjeuner !». Tous pressentaient que c’était une apparition de Jésus ressuscité… et c’est lorsque celui-ci leur partagea du pain et du poisson, qu’ils le reconnurent.

      Après le repas, Jésus dit à Simon : « Pierre, m’aimes-tu plus que ceux-ci ? » Pierre répondit : « Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime ! » Jésus lui dit alors : « Sois le pasteur de mes agneaux ! » Une seconde fois, Jésus lui dit : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? ». Pierre répondit : « Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime » - Jésus lui dit : « Sois le berger de mes brebis ! ».                                                                        

     (Commentaire) : Au soir du jeudi saint, quand Jésus fut trainé devant le sanhédrin, Pierre avait renié Jésus par 3 fois. Comme Pierre, nous sommes parfois lâches, mais un avenir s’ouvre devant nous, si nous répondons « oui ! » à la question que Jésus nous pose sans cesse : « M’aimes-tu ? »   

      Les 44 saints de Luxeuil figurant dans ces vitraux n’ont pas toujours été des saints. Mais ils ont laissé leur vie se transformer en réponse à ce même appel de Jésus. La lumière de ces vitraux nous suggère que nous faisons partie d’un peuple de saints en devenir. Quels que soient les virages tortueux de nos vies, nous pouvons toujours répondre à Jésus : « Seigneur, je cherche à t’aimer et à aimer les autres… Viens au secours de mes faiblesses ! »

        Une prière de Colomban peut nous inspirer sur ce chemin de conversion : « Seigneur Dieu, daigne détruire et arracher tout ce que l’adversaire sème en moi. Et mon injustice une fois déracinée, viens greffer sur mes lèvres et dans mon cœur des pensées et des œuvres bonnes.
 Que par mes activités et mes intentions, je te serve, Toi seul. Que je comprenne tes desseins et sois en quête de Toi-même.
 Accorde-moi les dons de mémoire, de charité, de chasteté, de foi, de tout ce que tu sais utile à mon âme. Seigneur, accomplis en moi le bien et réalise ce que tu sais m’être nécessaire. Toi qui règnes pour les siècles des siècles. »

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Méditation devant la chapelle St Colomban où repose le reliquaire de Colomban.

      En 1924, le monastère de Bobbio a offert la relique enfermée dans le coffret central et surmontée par une statuette de Colomban tenant son bâton de pèlerin. A chaque angle, quatre moines sculptés sont occupés à des tâches différentes :  le travail, l’étude, la prière et l’enseignement.

       Tout autour, sur le châssis porteur, des écussons évoquent les fondations colombaniennes (Lure, Luxeuil, Remiremont…)

      Nous pouvons murmurer cet extrait d’une « Prière de Colomban sur la lumière et la flamme de l’amour ». :

 Seigneur mon Dieu, que je ne sois jamais séparé de ta Charité
 Que ma lampe s’allume à sa flamme,
 Qu’elle me brûle, qu’elle éclaire les autres,
Qu’elle ne s’éteigne jamais. 

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Extraits du chant des rameurs écrit par Colomban en remontant le Rhin de Coblence à Bâle. Puisse ce chant nous porter lorsque, dans nos vies, nous ramons en vent contraire face aux difficultés.

Hardi les gars !
Que votre voix résonne, renvoyée par l’écho !
Parmi les forêts, la barque glisse sur le Rhin…
Le vent souffle, mais vous continuez à ramer…
Un effort acharné vient à bout de tout…
Dieu est votre but… la foi vous affermit.
Dans les difficultés, souvenez-vous du Christ…
Qu’il soit votre force dans le combat contre le mal.
Il est la source et la fontaine de nos vies…
Hardi les gars !
Chantez la mémoire du Christ !

         

Quelques instructions spirituelles écrites par Colomban

                              
        Extrait de l’instruction N° 8 :
« Il faut nous hâter vers la patrie céleste, terme de la vie présente :  En chantant sur la route, disons à Dieu : Entraine-nous à ta suite à l’odeur de tes parfums (Cant. 1,4). Et, tels des pèlerins, soupirons vers la patrie du ciel et désirons-la sans cesse... Quand on a une telle patrie, on doit l’aimer. Gardons solidement ancrée en nous la certitude que notre vie n’est qu’un voyage. Nous ne sommes que des voyageurs, des pèlerins, les hôtes passagers de ce monde. 
      Ainsi, fuyant toute paresse et toute tiédeur, appliquons-nous à plaire à l’Omniprésent, afin de passer heureusement, la conscience en paix, dans la béatitude éternelle de notre Père, du présent à l’absent, de la tristesse à la joie, du caduc à l’éternel, du terrestre au céleste, du pays de la mort à celui des vivants, là où nous verrons face à face le ciel et le roi des rois, à la tête de son Royaume, notre Seigneur Jésus-Christ à jamais dans la gloire ! Amen ».
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      Extrait de l’instruction N° 11 :
« Aimer Dieu, c’est rénover en nous son image. Moïse a écrit dans la Loi :  Dieu fit l'homme à son image et à sa ressemblance. Dieu, le tout-puissant, l'invisible, l'incompréhensible, l'indicible, l'inestimable, en façonnant l'homme avec de la glaise, l'a ennobli de l'image de sa propre grandeur…     
      C'est donc une grande marque d'estime pour l'homme, que Dieu l'ait gratifié de l'image de son éternité et de la ressemblance de sa propre vie. La grandeur de l'homme, c'est sa ressemblance avec Dieu, pourvu qu'il la garde...   
     Aimer Dieu, c'est donc rénover en nous son image. Or, il aime Dieu, celui qui garde ses commandements. Il a dit en effet : Si vous m'aimez, gardez mes commandements. 
    Son commandement, c'est l'amour mutuel, selon cette parole : Mon commandement, c'est que vous vous aimiez les uns les autres comme moi je vous ai aimés. Et l'amour véritable ne consiste pas seulement en paroles et discours, mais en actes et en vérité. 
      A nous donc, par notre sainteté, de refléter pour notre Dieu notre Père, son image inviolée, car il est saint et il a dit : Soyez saints comme je suis saint ! 
      A nous de la refléter avec amour, car il est amour, et Jean a dit : Dieu est amour. Aimons avec tendresse et vérité, car Dieu est bon et vrai. 
      Ne soyez pas les peintres d'une image étrangère. De fait, il peint l'image d'un tyran, celui qui se montre violent, colérique ou orgueilleux… laissons le Christ peindre en nous son image ».

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       Extrait de l’instruction N°12 :
« Ton Dieu sera ta lumière éternelle. Qu’ils sont donc heureux, qu’ils sont dignes d’envie, les serviteurs, que le Maître, à son retour, trouvera vigilants. Vigilance bienheureuse qui les tient éveillés pour la rencontre de Dieu, le créateur de l’univers, dont la majesté emplit toutes choses et les dépasse toutes…

   Dieu veuille m’éveiller, du sommeil de mon indolence. Qu’il fasse brûler en moi le feu de l’amour divin ; que la flamme de son amour monte plus haut que les étoiles ; que brûle sans cesse au-dedans de moi le désir de répondre à son infinie tendresse…  

     Seigneur, accorde-moi cet amour qui se garde de tout relâchement, que je sache tenir ma lampe allumée, sans jamais la laisser s’éteindre ; qu’en moi, elle soit feu et lumière pour mon prochain. 

    O Christ, daigne allumer toi-même nos lampes, toi notre Sauveur plein de douceur, fais-les brûler sans fin dans ta demeure, et recevoir de toi, une lumière éternelle et indéfectible. Que ta lumière dissipe nos propres ténèbres, et que par nous elle fasse reculer les ténèbres du monde.   Veuille donc, Jésus, je t’en prie, allumer ma lampe à ta propre lumière.

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Extrait de l’instruction spirituelle N°13.
« Que celui qui a soif vienne à moi et qu’il boive ! …Frères bien-aimés, si votre âme a soif de la source divine dont je désire maintenant vous parler, attisez cette soif et ne l’éteignez pas.  Buvez, mais ne soyez pas rassasiés. Car la source vivante nous appelle et la fontaine de vie nous dit : « Que celui qui a soif vienne à moi et qu’il boive… » 

        Jésus Christ notre Dieu, est donc la source de vie, et c’est pourquoi il nous invite pour que nous le buvions. Le boit, celui qui l’aime ; le boit, celui qui se rassasie de la Parole de Dieu, qui l’aime et la désire assez vivement ; le boit, celui qui brûle d’amour pour la sagesse… 

      Lorsqu’on le mange, il n’est pas consommé ; lorsqu’on le boit, il ne disparaît pas ; car notre Pain est éternel, et perpétuelle notre source, notre douce source. D’où ce mot du prophète :  Vous qui avez soif, allez à la source. Il est en effet la fontaine des assoiffés et non celle des satisfaits.     

      Si tu as soif, bois à la source de vie ; si tu as faim, mange le Pain de vie. Heureux ceux qui ont faim de ce pain et soif de cette source ! …Le roi prophète le dit : Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur…