La réception d'un synode dans un diocèse
Synode en phase de réception : synodalité en cours d’apprentissage !
« Le chemin de la synodalité est celui que Dieu attend de l’Église du troisième millénaire » Pape François, 2015
Qu’est-ce que la synodalité ?
Le Synode diocésain que nous avons célébré dans notre diocèse en 2017-2019 est un bon exemple de ce qu’est la synodalité de l’Église. Mais, en fait, celle-ci est plus large. La synodalité est une mise en pratique de la vision de l’Église promue pas le Pape François autour de trois mots qu’il répète souvent : rencontre, dialogue et miséricorde. Il s’agit d’un modus vivendi de l’Église au quotidien qui demande aujourd’hui des apprentissages concrets. Il faut d’ailleurs en faire l’expérience pour découvrir que l’Église est synodale. Celle-ci a d’ailleurs longtemps fonctionné sans cette expérience synodale, fruit du Concile Vatican II. La synodalité, c’est un travail, une mise en œuvre, un cheminement, des processus concrets qu’il faut peu à peu développer pour travailler sur des prises de conscience, mais aussi une expérience spirituelle et ecclésiale de communion, au service des autres. Ces processus demandent du temps, de la maturation et du discernement. Ils sont perfectibles et évoluent au fil du temps et des expériences pour s’améliorer dans leur forme (temps de prière, de silence, écoute de différentes personnes…). La synodalité est l’affaire de tous les baptisés. Le processus synodal mis en œuvre dit alors quelque chose du Dieu auquel nous croyons, un Dieu qui se révèle en entrant en dialogue avec les hommes comme avec des amis (Dei Verbum §2). C’est un lieu d’apprentissage de la vie en Église qui transforme quelque chose en nous et produit une conversion.
Quels enjeux dans la réception d’un Synode ?
La réception d’un synode diocésain apparaît comme un enjeu majeur de celui-ci. Recevoir, c’est en effet accepter des déterminations et des choix que l’on n’a pas fait soi-même, y reconnaître un bien pour notre vie d’Église et se les approprier. Ce n’est ni simple, ni évident. Comment, dès lors, mettre en œuvre et expérimenter des pratiques qui aient du sens ? Une réception doit être vécue aussi de manière synodale, et engager de nouveaux processus synodaux, si l’on ne veut pas que la synodalité ne soit qu’une « parenthèse enchantée » dans la vie de l’Église, qui pourrait alors se réduire au seul temps de célébration du Synode. C’est pourquoi, les Actes d’un Synode ne peuvent pas être abordés simplement comme des textes « à appliquer », mais plutôt comme des instruments à décortiquer, à écouter pour en saisir l’intelligence, pour favoriser un dialogue, un processus synodal qui transforme. L’enjeu est alors de déployer la dynamique de la synodalité à l’échelle des doyennés, des paroisses, des services, des mouvements, pour apprendre ensemble l’art de l’écoute mutuelle, du discernement et du service communautaires, de la vie en Église au XXIème siècle.