Quel lien entre ma foi chrétienne et l'écologie ? — Service diocésain de l'Écologie intégrale

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Quel lien entre ma foi chrétienne et l'écologie ?

Une lecture ouverte des tout premiers versets de la Bible révèle magnifiquement la Création.

Plus qu'un fabricant du monde, Dieu apparaît comme un artisan d'Amour qui unit Ciel et Terre, ténèbres et lumière, terres et eaux, jour et nuit, humain et animal, féminin et masculin.

La prise de conscience chez l'humain (2e récit de la Genèse) que tout acte d'amour est à l'image de Dieu, lui confère une responsabilité particulière, celle de devenir co-créateur en toute liberté.

 

« Dieu prit l’homme et l’établit dans le jardin d’Éden pour le cultiver et le garder »

(Gn 2.15)

 

Mais au seuil du XXIème siècle, le constat est criant : les progrès de la science, de la technologie, associés à un système économique mondialisé ont donné à l’homme une puissance inédite qui se retourne aujourd’hui contre lui. 

 

"Les retombées de la civilisation industrielle risquent de conduire à une véritable catastrophe écologique"

(Paul VI - discours à l’occasion du 25e anniversaire de la FAO, novembre 1970) 

 

Notre « maison commune », la Terre, n’a jamais été aussi maltraitée et négligée qu’au cours du dernier siècle. L’homme a exploité les ressources de la terre comme si elles n'avaient pas de limites (déforestation massive, contamination des eaux, des sols et de l’air). Les déchets s’accumulent. La biodiversité décline de façon alarmante, et les écosystèmes, desquels dépendent l’équilibre de la vie, sont en train d’être fatalement impactés. L’utilisation massive de combustibles fossiles aggrave l’effet de serre et provoque des changements climatiques. Les glaciers fondent, les forêts brûlent, les déserts avancent… 

 

« Quand quelqu’un n’apprend pas à s’arrêter pour observer et pour évaluer ce qui est beau, il n’est pas étonnant que tout devienne pour lui objet d’usage et d’abus sans scrupule. »

(Laudato Si’ § 215)

 

Ce sont les communautés les plus pauvres qui en souffrent le plus. L’écart grandit entre ceux qui sont enfermés dans la pauvreté, sans aucune ressource ou presque, et ceux qui continuent de consommer et de gaspiller à une cadence toujours plus folle, sans se soucier de laisser sur leur passage destruction et pollution. En détériorant la Création, l’homme provoque souffrances, injustices et violences.

 

« Les victimes des changements climatiques sont le nouveau visage du pauvre, de la veuve et de l’étranger, que Dieu aime tout particulièrement (Dt 10,17-18). Lorsque la création se trouve ainsi menacée, les Églises sont appelées à se faire entendre et à agir pour exprimer leur engagement en faveur de la vie, de la justice et de la paix. »

(Note sur la justice climatique, Conseil œcuménique des Églises, 8 novembre 2013)

Ainsi, crise environnementale et souffrances des personnes pauvres sont intimement liées. Et leurs racines sont à trouver dans la crise spirituelle et morale qui nourrit notre univers individualiste, productiviste et consumériste. 

« Sans un puissant sursaut spirituel, nous n’y arriverons pas » 

(Théodore Monod)

Jésus nous a dit qu’aimer Dieu et aimer son prochain était au cœur de la vie chrétienne. Face au défi écologique, ce commandement d’amour nous oblige entrer dans l’action. En effet, est-ce qu'on aime Dieu lorsqu'on participe, même indirectement, à la destruction de sa Création ? Aime-t-on notre prochain en abîmant son présent et en mettant en péril son futur ?

"L'indifférence à l'égard de nos semblables qui souffrent et de la destruction de la très belle Création, est un outrage à Dieu et un mépris des ses commandements. Là où il y a le respect de la Création et l'amour tangible de l'homme "aimé de Dieu", là Dieu est présent"

(Patriarche Bartholomée, message à l'occasion du temps pour la Création 2021)

Nous sommes invités à quitter un regard prédateur sur la nature et l’homme, pour adopter un regard qui y voit la vie, la beauté et la gratuité. Cette prise de conscience, poussée par la crise écologique, nous décentre, en nous montrant qu’on ne peut plus se contenter de vivre dans notre petit confort.  C’est la conversion écologique dont parle le pape François dans son encyclique Laudato Si’. 

« La crise écologique est un appel à une profonde conversion intérieure. »

(Laudato Si’ §217)

« Pour réaliser cette réconciliation (avec la création), nous devons examiner nos vies et reconnaître de quelle façon nous offensons la création de Dieu par nos actions. »

(Laudato Si’ § 218)

 

Vécue de façon sincère, la conversion écologique pousse à incarner soi-même, petit à petit, le changement que l’on veut pour le monde. Cela se décline dans des action collectives, (associative, paroissiale, …) mais aussi au travers d’un engagement politique (vote, pétitions, plaidoyer…). Ou pour résumer : « penser globalement, agir localement, se convertir personnellement ».

« Il s’agit d’ouvrir le chemin à différentes opportunités qui n’impliquent pas d’arrêter la créativité de l’homme et son rêve de progrès, mais d’orienter cette énergie vers des voies nouvelles »

(Laudato si’ §191)