En novembre, le Pape demande que nous prions pour lui
« Prions pour le Pape, afin que, dans l’exercice de sa mission,
il continue à accompagner dans la foi le troupeau qui lui est confié,
avec l’aide de l’Esprit Saint. »
« Demandez au Seigneur de me bénir. Votre prière me donne de la force et m’aide à discerner et à accompagner l’Église à l’écoute de l'Esprit Saint. Être Pape ne signifie pas que l’on perd son humanité. Au contraire, mon humanité grandit chaque jour davantage avec le peuple saint et fidèle de Dieu. Car être Pape, c’est aussi un processus. On prend conscience de ce que signifie être pasteur. Et dans ce processus, on apprend à être plus charitable, plus miséricordieux et, surtout, plus patient, comme l’est notre père Dieu, qui est si patient. Je peux imaginer que tous les papes, au début de leur pontificat, ont eu ce sentiment de peur, de vertige, de celui qui sait qu’il va être jugé sévèrement. Car le Seigneur va nous demander, à nous évêques, de rendre des comptes sérieusement.
S’il vous plaît, je vous demande de juger avec bienveillance. Et de prier afin que le Pape, quel qu’il soit, et aujourd’hui c’est mon tour, reçoive l’aide de l’Esprit Saint, et qu’il soit docile à cette aide. Prions pour le Pape, afin que, dans l’exercice de sa mission, il continue à accompagner dans la foi le troupeau qui lui est confié par Jésus et toujours avec l’aide de l’Esprit Saint. Faisons cette prière en silence de vous tous sur moi. Priez pour moi, en ma faveur bien-sûr ! »
Pape François
Au début de son pontificat, à la fenêtre de la place Saint Pierre, le pape François a demandé aux fidèles de prier pour lui. Depuis, il le demande souvent : « Priez pour moi, j’ai un métier très difficile » ; il l’a redit il y a quelques jours, lors de son voyage à Marseille.
Nous prions d’abord pour l’homme, François. « Ce n’est pas parce que je suis pape que je suis moins pécheur que vous ». Cet homme a son âge, son tempérament, sa culture d’origine. Il a été saisi par le Christ d’une manière particulière et sa lecture de l’Évangile et des Écritures en est colorée. Il a le souci de ceux qui sont en marge, de la dignité de tout homme ; il se préoccupe de la planète ; il a soif de rencontrer chacun, et l’on comprend l’initiative du Synode.
Nous prions aussi pour le pape et ce qu’il représente. Choisi par le conclave éclairé de l’Esprit Saint, il est en charge de la communion et de l’unité entre tous. Chaque pape apporte à l’Église son propre regard. Jean XXIII a annoncé le concile ; Paul VI l’a mené à bien ; Jean-Paul II a inauguré une série de papes non italiens et à sa suite Benoît XVI. Le successeur de François apportera sa richesse. L’Église poursuit ainsi sa mission au service de toutes les nations.
François n’est pas européen. Sa parole est vigoureuse et ne laisse pas indifférente. D’aucuns disent qu’elle est clivante et se demandent si elle ne sert pas la division. Est-ce le pape qui est clivant, ou Jésus ? « Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive »[1]. La parole de Jésus, tel un scalpel, touche au point malade pour le guérir et apporter la paix de Dieu qui n’est pas celle des hommes. Il faut du courage pour tenir ferme dans cette perspective. C’est un métier difficile : il serait plus agréable d’être conciliant. François ne cherche pas à faire plaisir, mais sa présence est un sourire de Dieu.
Dans l’homélie de la fête des Apôtres Pierre et Paul, François cite : « Tandis que Pierre était en prison, l’Église priait Dieu pour lui avec insistance »[2]. D’une certaine manière, le pape est en prison. La prison, c’est la tentation d’agir à la manière du monde, de baisser les bras. Ce sont aussi les oppositions rencontrées. Chacun de nous sait le combat qu’il doit mener pour être vrai disciple du Christ. Nous sommes dans la prison de nos péchés et de nos limites. Alors nous sentons que notre prière pour le pape est une prière pour l’unité de l’Église. Qu’elle apporte à chacun la paix qui vient de Dieu !
Daniel Régent sj, directeur du Réseau Mondial de Prière du Pape en France
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