L’église Saint-Hilaire de Pesmes, un joyau de la Renaissance — Pastorale liturgique et sacramentelle

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L’église Saint-Hilaire de Pesmes, un joyau de la Renaissance

L'église de pesmes : un joyau de la renaissance.

L’église de Pesmes est placée sous le vocable de Saint-Hilaire, premier évêque de Poitiers au IVe siècle. L’édifice actuel résume à lui-seul une bonne partie de l’histoire de l’architecture du XIIe siècle au XIXe siècle sans interruption. Nous nous occuperons surtout du XVIe siècle. L’église Saint Hilaire conserve des merveilles de l’époque de la Renaissance.


La chaire est l’œuvre de Claude Le Rupt vers 1555. La cuve est en marbre gris noir, sculptée de godrons et de quatre niches en plein cintre séparées par des pilastres cannelés en forme de gaines. Les statues qui les ornaient ont disparu et sont occupées par des statuettes en bois : Vierge à l’Enfant, saint Jean-Baptiste, saint Pierre et saint Paul.

Chaire à prêcher de l'église Saint Hilaire de Pesmes


La chapelle d’Andelot ou de Résie est donnée par le seigneur Guillaume de Grandson à Claude d’Andelot en 1416. Elle est dédiée à Notre-Dame. Pierre d’Andelot, abbé de Bellevaux, la transforme et l’embellit pour lui servir de chapelle funéraire ainsi qu’à son frère Jean, bailli de Dole et écuyer de Charles-Quint. Pierre porte l’habit des cisterciens tandis que Jean est vêtu d’une cuirasse sous un long manteau. Ils sont là évoqués par deux statues monumentales agenouillées et les mains jointes, dans l’attitude du donateur.


La chapelle est un chef d’œuvre de l’art de la Renaissance. La clôture est en marbre de Sampans, ornées de fines colonnettes en forme de balustres supportant un fronton triangulaire interrompu en son milieu. L’autel est une simple table de marbre rouge reposant sur deux pilastres de marbre blanc sculptés d’acanthe. Le retable est un immense tableau avec en son centre trois niches en marbre ou albâtre représentant soit la Vierge, Philippote de Houes et Quiette d’Igny, les femmes de Jean d’Andelot, ou deux sybilles, l’une jeune, l’autre plus âgée, symbolisant l’Ancien et le Nouveau Testament. La chapelle toute entière est décorée à l’antique, avec des médaillons en bas-reliefs : tête de Cérès, de Bacchus, d’une gorgone, d’un Empereur romain, des ornements comme des sirènes, des griffons, des naïades…des marbres blanc, albâtre, marbre noir, pierre ou marbre de sampans au rouge profond. Au sens géologique du terme ce sont des pierres marbrières dont les carrières surtout jurassiennes ont été exploitées depuis l’Antiquité. Ce sont des calcaires à qui des débris de fossiles et des veines colorées par divers matériaux donnent cet aspect décoratif. C’est lorsque la pierre est polie qu’elle bénéficie de l’appellation technique et esthétique de marbre.

Retable de l'église Saint-Hilaire de Pesmes


La chaire comme la chapelle sont réalisées par l’atelier dolois de Denis Le Rupt et Claude Arnoux dit Le Lulier. Ce dernier sculpte la ronde-bosse ou sculpture, les bas-reliefs tandis que Denis ornemente c’est-à-dire taille les décors sur le mobilier ou les bâtiments. Ils inventent une façon nouvelle de crée des éléments du décor en utilisant la polychromie des pierres du Jura. Ils allient le blanc de l’albâtre de Saint-Lothain près de Poligny, la pierre rouge de Sampans, le noir de la pierre de Miéry. Ils exploitent également les filons de Thoraise et de Torpes près de Besançon.

Lullier est le principal imagier de la Renaissance en Franche Comté. Né à Gray, il s’associe probablement avec Denis Le Rupt et fondent un atelier à Dole entre 1545 et 1579. Le jubé de la cathédrale Saint-Jean aujourd’hui disparu mais dont il reste des vestiges comme le relief de la Cène, les statues de Saint Férréol et Ferjeux au musée des Beaux-Arts de Besançon ou encore Neptune chevauchant un dauphin de la fontaine des Carmes sont des vestiges de cette collaboration.